L’objectif fixé dans le bassin Seine-Normandie, dans le contexte du changement climatique, est une réduction des prélèvements industriels d’au moins 4 % d'ici 2030, ce qui correspond aux évolutions tendancielles. Cet objectif peut paraitre ambitieux compte tenu de la politique de réindustrialisation de la France. Par exemple au niveau de la Seine-Maritime, la production d’hydrogène par électrolyse pourrait croitre au cours des prochaines années.
Les baisses de prélèvements des entreprises passent par une accélération des opérations d’économie d’eau au sein des sites industriels, mais aussi à l’échelle territoriale grâce au développement de l’écologie industrielle.
Des efforts à amplifier pour des procédés industriels économes en eau
Si de nombreuses entreprises ont considérablement amélioré leurs systèmes d’utilisation de l’eau (circuits fermés) ou optimisé leurs procédés à l’échelle des bâtiments ou à l’échelle du site de production, il subsiste des marges de manœuvre. La généralisation des usages de l’eau en circuit fermé et le recours systématique aux meilleures techniques disponibles devraient permettre de réduire les prélèvements en eau des entreprises.
De surcroît, la généralisation des diagnostics « eau » en lien avec les fédérations professionnelles et la mise en œuvre des plans de sobriété hydrique (PSH) pour les 19 contrats de filières (mesure 1 du plan Eau) et des publications des services de l’État en matière de bonnes pratiques permettraient d’obtenir une évaluation fine de la consommation en eau par ateliers ou par secteurs. Des orientations plus profondes vers des matériaux biosourcés et des technologies innovantes contribuent également à aller vers plus de sobriété.
Innover dans l’écologie industrielle et territoriale
L’écologie industrielle consiste à développer les synergies entre les différents acteurs d’un territoire. Il s’agit d’instaurer des relations de partenariat et d’échanges entre acteurs économiques et industriels en favorisant le développement local et la prise en compte des enjeux environnementaux.
Dans le bassin Seine-Normandie, de telles initiatives ont déjà fait leurs preuves en permettant non seulement d’économiser l’eau mais aussi l’ensemble des ressources. Les déchets et co-produits d'une activité peuvent, en effet, devenir une ressource pour une autre activité. Les entreprises réutilisent ainsi, entre elles, avec les collectivités ou les agriculteurs, leurs résidus de production (effluents, déchets...) et limitent la pollution, le prélèvement de ressources, la production de déchets et la consommation d’énergie.
L’eau constitue une matière première pour les activités économiques. Sa préservation est soumise à la capacité des industriels à se mobiliser dans un esprit de responsabilité et de solidarité.
Ils l'ont fait !
Pionniers en France en matière d’écologie industrielle et territoriale
A l’échelle du pôle agro-industriel du site Les Sohettes, à Bazancourt (51), l’écologie industrielle est devenue un modèle de stratégie de développement territorial durable. En organisant les usages des eaux résiduaires, les entreprises limitent leurs prélèvements et leurs rejets dans le milieu naturel et offrent à l’eau de nouveaux cycles de vie conçus pour rendre d’autres services.
A découvrir
|
La sobriété en eau pour tous les usages est l’une des priorités du programme « Eau, climat & biodiversité 2025-2030 » de l’agence de l’eau. Industriels et entreprises, le programme soutient par exemple des actions visant à réduire les consommations d’eau et empreintes hydriques avec taux de financement allant jusqu’à 80 % des projets. Il encourage également fortement la réutilisation des eaux pluviales.
Contactez la direction de l’agence de l’eau de votre territoire
|
Sources citées dans l’article :