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L’agence de l’eau Seine-Normandie met à disposition ses données via le portail de bassin

Données sur la qualité des eaux superficielles

L’agence de l’eau Seine-Normandie met à disposition ses données de suivi de qualité des eaux superficielles

bulles d'eau

Eau potable : prévenir plutôt que guérir

Face à la perspective de baisse des ressources en eau, la stratégie d’adaptation du bassin Seine-Normandie au changement climatique souligne la nécessité de sécuriser l’approvisionnement en eau potable.Cette sécurisation revêt une dimension quantitative et qualitative. 
Or les cours d'eau et les nappes souterraines du bassin sont touchés par des pollutions diffuses principalement d’origine agricole (nitrates et/ou pesticides), pollutions qui sont à l'origine de 39 % des cas d’abandon de points de prélèvement pour l'alimentation en eau potable sur le bassin entre 2000 et 2022. 

Face à cette problématique, les efforts des services publics d’eau devraient en priorité porter sur des politiques de prévention, qui présentent le mérite, par rapport aux mesures curatives, d’être plus durables et d’apporter d’autres bénéfices. Par ailleurs, une étude réalisée sur le bassin Seine-Normandie en 2011 a montré que la mise en place de mesures préventives était moins coûteuse pour la collectivité que des traitements curatifs : cette analyse comparée va être actualisée en 2025.

chateau d'eau
Bande fleurie pour favoriser les auxiliaires de culture et limiter l'utilisation de produit phytopharmaceutiques ©MS CLAYES

Comment les collectivités peuvent-elles agir ?

Les collectivités et les services publics d’eau sont invités à articuler leur politique autour de 4 axes.

1- Délimiter 100 % des aires d'alimentation de captages destinées à la production d'eau potable pour préserver la ressource brute.

Définir les aires d’alimentation de captage (AAC) consiste à cartographier les vulnérabilités (fragilités) et les pressions (activités) exercées sur le milieu naturel. Cette étape vise à mieux orienter les programmes de protection de ces AAC.

protection de captages

 

2- Doter les aires de captages, dès que possible, d'un programme de protection vis-à-vis des pollutions, pour atteindre et préserver les objectifs de qualité des eaux brutes.

Ces programmes doivent être suffisamment ambitieux pour être efficaces ; réduire à la marge les pressions polluantes s’avère insuffisant.
Une évaluation de l’efficacité des démarches de protection préventive des aires d’alimentation de captages (AAC) soutenues par l’agence de l’eau a été réalisée en 2020-2022. Cette évaluation a permis de clarifier les systèmes et pratiques agricoles les plus efficaces pour protéger l’eau, et a fait l’analyse de cas inspirants, en tirant des conclusions sur les freins et leviers de la protection des aires de captage. 

Comment bâtir le programme de protection ?

  • En centrant les démarches de protection des captages sur l’atteinte d’objectifs de résultats.

Il s’agit par exemple de fixer un objectif précis et suffisamment ambitieux de réduction de la pression s’exerçant sur la ressource (comme une pollution azotée), assorti d’un indicateur de résultat (comme les « reliquats d’azote entrée hiver »). Plutôt que de se restreindre à la mise en œuvre de « bonnes pratiques types » définies a priori, cette approche permet aux agriculteurs d’innover et de trouver les meilleures solutions adaptées à leur contexte agronomique pour atteindre les objectifs fixés.

  • En précisant la stratégie de protection des captages poursuivie par la collectivité.

Il s’agit de préciser, en fonction des enjeux rencontrés sur son territoire, si la collectivité souhaite privilégier le recours aux outils fonciers (DUP, arrêté municipal, maîtrise foncière), l’accompagnement d’une modification des pratiques agricoles, ou encore, l’accompagnement de changement des systèmes agricoles (allongement des rotations pour y introduire des cultures à bas niveaux d’intrants, prairies extensives, développement de l’agroécologie, dont l’agriculture biologique) jugés efficaces pour protéger les ressources sur le long terme. Ces 3 types de levier peuvent se combiner et sont complémentaires au levier réglementaire.

  • En s’appuyant sur les industries alimentaires locales,

notamment les filières à bas niveau d’intrants, et sur des projets alimentaires territoriaux protégeant l’eau via le soutien au développement de débouchés économiques pour les produits issus d’un système de production agricole favorable à la qualité de l’eau.

  • Le programme de protection peut s'appuyer notamment sur :

Le dispositif PSE qui consiste à rémunérer des agriculteurs pour les services qu’ils rendent à la collectivité via l‘adoption ou le maintien de systèmes ou pratiques favorables à la protection de la ressource en eau. Les agriculteurs passent un contrat pluriannuel avec la collectivité, comme « fournisseurs de services environnementaux ». L’agence de l’eau finance les actions dans le secteur agricole permettant des changements de pratiques ou de systèmes de cultures.
Le bail rural environnemental (BRE) qui est un bail rural soumis au statut du fermage, assorti de clauses environnementales. Il permet d’inscrire des clauses environnementales qui visent au maintien ou au changement de pratiques jugées favorables à l’environnement : la préservation de la ressource en eau, de la biodiversité, des paysages, des sols, de l’air, ou encore la prévention des risques naturels, la lutte contre l’érosion, etc. Cette solution juridique compatible avec le bail rural a été créée pour permettre au propriétaire (le bailleur) d’orienter des pratiques agricoles environnementales sur ses terres et pour garantir à l’exploitant (le preneur) son statut en lui apportant une contrepartie financière par une réduction de loyer pour le respect de ces exigences.
L’acquisition foncière (assorti d’un BRE) ou les échanges fonciers permettent à la collectivité d’orienter l'occupation des sols agricoles au bénéfice de la protection de l’eau.

3- Généraliser les plans de gestion de la sécurité sanitaire des eaux (PGSSE) destinées à la consommation humaine.

Le PGSSE a pour objectif d’identifier les dangers et évaluer les risques sanitaires réels ou potentiels susceptibles d’affecter un système d’alimentation en eau potable, pour les prévenir et définir les mesures de contrôle nécessaires pour réduire voire éliminer ces risques.
La direction générale de la santé, une des directions du ministère de la Santé chargée de la préparation et de la mise en œuvre de la politique de santé publique, de la veille et de la sécurité sanitaire, a confié à l’association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement (ASTEE), la réalisation d’un guide technique à l’attention des acteurs de la production de la distribution d’eau pour leur apporter une méthode afin de mettre en œuvre un PGSSE.

Découvrez le guide

4- Préparer les situations de crise dans les collectivités en cas de sécheresse.

Les collectivités ont un rôle majeur à jouer afin d’assurer la sécurité de leurs citoyens. Parmi les actions à mener, on peut citer :

  • faire des choix au niveau de la collectivité limitant sa vulnérabilité vis-à-vis du risque sécheresse : adapter la croissance urbaine à la disponibilité de la ressource en eau, adapter la végétation des espaces verts au contexte local, favoriser la mise en place d’aménagements limitant la demande en eau (ex : ajustement de la pression d’eau dans les bâtiments, collecte séparative des urines…)
  • sensibiliser en amont la population aux gestes de sobriété (ajustement de la pression d’eau, douches courtes plutôt que bains, végétaux adaptés, éviter l’arrosage, éviter le lavage des véhicules…)
  • lorsque la situation se présente, communiquer plus activement encore sur ces gestes d’économie d’eau
  • si un arrêté sécheresse a été pris au niveau du département par le préfet, contribuer à le faire connaitre aux habitants et limiter drastiquement les usages de l’eau par la collectivité (ex : limiter au strict minimum nécessaire l’arrosage des plantes, voire l’arrêter selon le niveau de gravité de la sécheresse, ne plus laver les véhicules de transport collectif…).

 

Logo eau potable

Le programme « Eau, climat & biodiversité 2025-2030 » de l’agence de l’eau renforce les financements d’actions pour préserver la ressource en eau afin de sécuriser l’alimentation en eau potable. Les actions aidées sont de différentes nature : études, travaux et indemnisations prescrits par arrêté de déclaration d’utilité publique, animation territoriale, aménagements nécessaires à la gestion pérenne des terrains, opérations de maitrise foncière sur les aires d’alimentation de captages et périmètre de protection immédiates et rapprochée. Subventions pouvant aller jusqu’à 80 % des projets.

Contacter la direction de l’agence de l’eau de votre territoire

Ils l’ont fait, pourquoi pas vous ?
 

* Le champ captant des Hauts Prés, à Val-de-Reuil, alimente en eau potable les deux-tiers de la population du territoire Seine-Eure, soit 40 000 personnes. Pour protéger la ressource, l’agglomération a acheté, entre 2009 et 2011, les cent dix hectares de terre du périmètre de protection rapproché du champ captant pour y pratiquer une agriculture biologique. Les agriculteurs produisent aujourd’hui des céréales bio. L’agglomération s’est ensuite mise en quête de maraîchers qui travaillent en partenariat avec la collectivité et les acteurs de la filière bio dans le but de développer une offre de produits locaux, dans les cantines scolaires notamment.

* Des PSE (paiements pour services environnementaux) sont engagés en Île-de-France, comme ceux portés par : Eau de Paris sur les aires d’alimentation de captages du Lunain, de la Vigne, de la Voulzie-Durteint-Dragon, et des sources de la Vanne ; le Syndicat intercommunal des eaux (SIE) de la vallée de l’Aubette sur les sources de la Douée à Avernes ; le Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse sur le Plateau de Cernay-Limours ; SUEZ sur l’aire d’alimentation de captages de Flins Aubergenville.

* La commune de Juvigny-les-Vallées (50) a recours à l’acquisition foncière pour le captage des Monts. La collectivité fit face en 1995 à une augmentation inquiétante du taux de nitrates dans ce captage alors que 3 autres captages avaient déjà dû être abandonnés du fait de cette pollution. Sans attendre la fin de la procédure réglementaire d’instauration des périmètres de protections autour du captage visant à prévenir les risques de pollutions ponctuelles, elle décide la mise en œuvre d’une politique d’acquisition foncière. Aujourd’hui, elle est propriétaire de 51 ha, soit la totalité de la Surface Agricole Utile (SAU) des périmètres de protection. Toutes les parcelles en cultures ont été remises en herbe.