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Grâce à une mobilisation collective en Ile-de-France, Paris offre au monde les épreuves du triathlon et de nage libre des JOP 2024 en Seine. Un symbole qui témoigne des efforts fournis également partout sur le bassin Seine-Normandie pour assainir rivières, plans d’eau et littoral afin de rendre les rivières vivantes et permettre ainsi de redonner le plaisir de se baigner en milieu naturel. Explications.
Il fut une époque où on se baignait beaucoup dans les cours d’eau. On apprenait à nager dans l’eau de la rivière près de chez soi. Au début du XXe siècle, les activités sportives nautiques se développent. Les courses de natation lors des Jeux olympiques de 1900 sont organisées dans la Seine entre Courbevoie et le pont d'Asnières-sur-Seine.
Puis, la croissance économique et l’urbanisation de l’après-guerre rendent les cours d’eau impropres à la baignade pour cause de pollution excessive. Se baigner en eaux libres est un bienfait qui appartient à l’histoire.
Aujourd’hui le rêve de ces plaisirs perdus redevient parfois réalité. Exemple en Ile-de-France où les épreuves de triathlon, de para triathlon et de nage libre en Seine aux Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 - entre le pont Alexandre III et le pont de l’Alma, au cœur de Paris - sont venus couronner les résultats des travaux d’assainissement entrepris depuis plusieurs décennies. Au prix d’une mobilisation et d'efforts collectifs exceptionnels.
Le défi de la baignade en Seine à Paris aux JOP 2024
La Seine est considérée comme l’élément phare des Jeux Olympiques de Paris 2024 : ce fleuve qui relie les territoires, ce fleuve des artistes et ce fleuve de l’essor économique. Jusqu’en 1923 on s’y baignait mais l’augmentation des activités fluviales et la pollution ont contraint les autorités à prendre des mesures d’interdiction de baignade.
Un projet collectif ambitieux : « Citius, Altius, Fortius - Communiter »
L’histoire commence en 2016.
Mobilisés pour une meilleure qualité environnementale et sanitaire de l’eau de la Seine et de la Marne, les acteurs du territoire métropolitain (la ville de Paris, les départements 92, 93, 94, les établissements publics territoriaux, les services de l’État, Ports de Paris, Voies Navigables de France, l’agence de l’eau Seine-Normandie et l’agence régionale de santé) définissent les grands axes qui constitueront les fondements pour la réalisation du futur plan baignade : la priorisation des rejets d’eaux usées; les mauvais branchements ; la gestion des eaux pluviales ; les bateaux et établissements flottants.
Il ne s’agit pas de dépolluer l’eau de la Seine et de la Marne mais d’éviter les rejets d’eaux usées dans le fleuve et son confluent. Le projet consiste à compléter les travaux d’assainissement entrepris depuis des décennies. Des groupes de travail sont créés pour piloter les études de faisabilité. Et le 26 avril 2017, un plan d’actions « Qualité de l’Eau et Baignade en Marne et en Seine » est validé.
13 septembre 2017, Paris est sélectionnée pour organiser les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.
18 octobre 2018, 23 sites de baignade sur 16 communes de la métropole parisienne sont identifiés, dont 5 à Paris.
9 octobre 2019, un protocole d’engagement est signé par l’ensemble des partenaires pour la réalisation du plan « Qualité de l’Eau et Baignade en Marne et en Seine » avec un objectif calendaire : rendre la Seine et la Marne baignables à l’horizon des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. « La signature de ce protocole, qui formalise notre engagement collectif à rendre la Seine et la Marne baignables témoigne très concrètement des bénéfices en matière de qualité de vie et de développement durable qu’apporteront les Jeux Olympiques et Paralympiques à tous les Franciliens, au-delà de 2024 » souligne le préfet de la Région d'Ile-de-France, préfet de Paris.
16 septembre 2020, Barbara Pompili, alors ministre de la transition écologique, ouvre le comité de pilotage du plan, co-présidé par le préfet de la région d’Île-de-France, préfet de Paris, Marc Guillaume, et la maire de Paris, Anne Hidalgo, en présence des collectivités partenaires, de l’agence de l’eau Seine-Normandie et de la direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports (DRIEAT). On fait le point sur les chantiers en cours : Il faut accélérer les travaux.
Une mobilisation sans précédent dans un calendrier serré
Pour la réalisation du plan « Qualité de l’Eau et Baignade en Marne et en Seine », 1,4 milliard d’euros sont mobilisés afin de donner aux cours d’eau la qualité sanitaire requise. Ils visent à réduire drastiquement les rejets d’eaux usées dans la Seine et dans son confluent, la Marne, afin que les athlètes des Jeux 2024 puissent y nager, et, permettre en 2025 l’ouverture de plusieurs sites de baignade au grand public. Ce plan hors normes aura permis de gagner près de dix ans sur le calendrier des travaux engagés pour l’amélioration de la qualité de l’eau de la Seine et de la Marne.
Les travaux relatifs aux ouvrages structurants sont titanesques. Ils concernent d’une part, le transport des eaux usées ainsi que l’amélioration du niveau de désinfection de l’eau traitée dans les stations d’épuration afin d’éliminer des bactéries de type entérocoques intestinaux ou Escherichia coli et diminuer l’impact des rejets de ces installations sur le milieu naturel, et, d’autre part, la gestion des eaux pluviales.
En novembre 2022, la réhabilitation de l’unité de désinfection par ultra-violets de l’usine Marne-Aval située à Noisy-le-Grand est terminée (2,8 M€ financé à hauteur de 40 % par l’agence de l’eau). Et en juin 2023, l’unité de désinfection par injection d’acide performique de l’Usine Seine-Valenton est construite (8,7 M€ financé à hauteur de 80 % par l’agence de l’eau). Autre opération d’ampleur, la construction (315 M€ financé à hauteur de 50 % par l’agence de l’eau) d’un collecteur pour le transport des eaux usées de 800 000 habitants du sud de l’agglomération parisienne, dit VL8. De 3 mètres de diamètre et long de 9 km, il relie la commune d’Athis-Mons située dans l’Essonne à la station d’épuration de Valenton (94) où les eaux usées bénéficient d’un traitement bactériologique.
Ces travaux sont assurés par le Syndicat interdépartemental de l’agglomération parisienne (SIAAP).
Mais la pluie étant un facteur clef pour la qualité des eaux de baignade, cinq ouvrages majeurs sont bâtis et opérationnels dès 2023. Par temps de pluie, ces nouveaux équipements peuvent stocker 80 000 m3 d’eaux usées (issues de réseaux d’assainissement unitaires donc mélangées aux eaux pluviales), soit l’équivalent de 21 piscines olympiques.
Construit par la ville de Paris (100 M€, financés à hauteur de 45 % par l’agence de l’eau), le bassin, dit d’Austerlitz, d’une profondeur de 34 mètres, offre une capacité de stockage de 48 500 m3 d’eau.
Réalisé par le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, un second bassin, dit du Ru Saint-Baudile, prioritaire dans le cadre du plan d’action baignade pour assurer une qualité bactériologique optimale, peut stocker 30 000 m3 à Gagny (42 M€ financé à hauteur de 60 % par l’agence de l’eau).
Ce bassin est complété par divers aménagements, notamment par un siphon de 600 mètres de long et 1,20 mètre de diamètre, qui descend jusqu’à 20 mètres de profondeur sous la Marne pour relier le réseau d’assainissement de la rive droite de la Marne (Neuilly-sur-Marne, Gagny, Villemomble) à celui de la rive gauche (Noisy-le-Grand). Cet ouvrage canalise et transporte les eaux usées et les eaux excédentaires de pluie, vers un bassin de stockage et la station d’épuration Marne Aval où elles subissent un traitement complet. Une fois traitées, les eaux repartent dans la Marne. Ces équipements permettent de réduire considérablement la charge bactériologique en Escherichia coli rejetée en Marne (coût de ces équipements : 100 M€ subventionnés à hauteur de 40 % par l’agence de l’eau).
Enfin, dans le Val-de-Marne, le département a construit une station de dépollution des eaux pluviales, dite du Ru de la Lande à Champigny-sur-Marne (42 M€).
Les branchements d’assainissement constituent une difficulté spécifique du plan baignade car il s’agit de micro-projets impliquant l’adhésion d’une multitude d’acteurs, collectivités et particuliers. En effet, une grande partie de la pollution des cours d’eau est liée à des branchements d’assainissement défectueux. Estimés à 23 000, ces branchements rejettent directement les eaux usées dans les rivières via le réseau d’eaux pluviales. L’amélioration de la qualité de la Marne et de la Seine passe donc par la correction de ces mauvais branchements sur le réseau public et chez les particuliers. En juillet 2021, l’agence de l’eau Seine-Normandie relève le taux de ses subventions pour les travaux des collectivités sur la modernisation ou l’extension de leurs réseaux publics (à 80 %), et accorde un forfait de 4 200 € (5 000 € en cas de maîtrise d’ouvrage publique) pour les travaux de correction des mauvais branchements à la charge des particuliers. Fin 2023, Frédéric Muller, délégué baignade à l’agence de l’eau Seine-Normandie rend compte de l’avancement de ce volet du plan baignade : « Après les travaux sur les ouvrages structurants (bassins d’orage, usines…), ceux pour les réseaux publics d’assainissement et la conformité des branchements privés ont été dynamiques. La priorité 2024 sera de poursuivre la correction du maximum de mauvais branchements ». Le rythme des mises en conformité s’accélère ce qui permettra de corriger une proportion importante de branchements avant les Jeux.
Pour supprimer les rejets d’eaux usées des bateaux ou des établissements flottants stationnant dans les ports de Paris, la loi du 26 mars 2018 oblige leur raccordement aux réseaux d’eaux usées du port. Près de 263 bateaux sont soumis à cette obligation. En février 2024, plus de 200 bateaux ont déjà réalisé ces travaux, soit près de 80 % de la flotte concernée. Été 2024, le raccordement de tous les bateaux est effectué hormis celui de quelques retardataires qui sont déplacés.
Un défi relevé pour la baignade des JOP 2024 et vers une ambition élargie
Été 2023, malgré une météo exceptionnellement dégradée, la baignade dans la Seine est possible en moyenne 7 jours sur 10, avec des variations en nombre de jours, selon les sites analysés au regard des seuils de qualité de l'eau en vigueur définis par la directive européenne sur les eaux de baignade (84 % au bras Marie, 71 % au pont Alexandre III, 58 % au Pont du Garigliano).
A 4 mois des JOP, le défi est relevé. 80 % des investissements sont engagés et on note, dès février 2024, une réduction bactériologique de près de 75 % sur le tronçon de la Seine parisienne où sont prévues les épreuves olympiques de triathlon, de para triathlon et de nage en eaux libres. Les résultats sont excellents par temps secs, et par temps de pluie la dégradation de la qualité du fleuve est réduite, comme son temps de déclassement (lire :La météo, alliée ou adversaire).
Depuis le début de l’aventure, les personnels de l’agence de l’eau Seine-Normandie se mobilisent aux côtés des collectivités pour faire émerger les travaux (plus d’1 Md€ d’investissements financés par l’agence de l’eau à hauteur de plus de 550 M€) et les rendre fonctionnels dès juillet 2024, afin que la baignade en Seine soit possible pendant les JOP 2024. Une aventure humaine rare pour des ouvrages parfois d’exception. Cette mobilisation permettra, en 2025, l’ouverture de 3 sites de baignade au public à Paris : au bras Marie, au bras de Grenelle et quai de Bercy. Puis, 26 sites de baignade en Marne et en Seine ouvriront progressivement dans le Grand Paris à partir de 2025. Car l’histoire continue pour que demain les rivières d’Ile-de-France puissent accueillir de nouveaux baigneurs et sports nautiques… (lire :Vers un retour de la baignade pérenne dans la Seine et dans la Marne).
Petite histoire de la baignade à Paris
Au 17è siècle, on se baigne dans la Seine au quai de Sully. En 1801 la piscine flottante de Deligny est créée, amarrée entre le musée d’Orsay et la place de la Concorde. A la fin du XIXe siècle, la Seine compte une vingtaine de pis-cines flottantes. Puis la capitale s’équipe progressivement de piscines « terrestres » et le nombre de bassins fluviaux diminue. Mais la joie du bain en eaux vives incite toujours certains à se baigner directement dans la Seine. Et les championnats de France de plongeons y sont même organisés le 22 juin 1913. En 1923, le couperet tombe : la baignade est désormais interdite dans le fleuve sous peine d’amende, en raison des dangers causés par la navigation fluviale et la pollution. En 1993, après deux cents ans d’existence, la piscine Deligny coule. La Ville de Paris décide alors de créer la piscine flottante Joséphine Baker qui ouvre ses portes au public en juillet 2006, dans le 13e arrondissement de Paris.
Les acteurs du plan baignade
• L’État à travers la Préfecture de la région d’Île-de-France
• Le Syndicat interdépartemental d’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP)
• La ville de Paris
• Les établissements publics territoriaux Vallée Sud Grand Paris, Est Ensemble, Grand Paris Grand Est, Paris Terre d’Envol, Plaine Commune, Paris Est Marne et Bois, Grand Paris Sud Est Avenir, Grand Orly Seine Bièvre, Grand Paris Seine Ouest
• La Métropole du Grand Paris
• Les départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne
• Le Syndicat Marne Vive
• Le Syndicat mixte du bassin versant de la Bièvre (SMBVB)
• Le Syndicat mixte pour l’assainissement des eaux du bassin versant de l’Yerres (SYAGE)
• Le Syndicat des eaux d’Île-de-France (SEDIF)
• La Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement, de l’aménagement et des transports d’Île-de-France (DRIEAT)
• L’agence de l’eau Seine-Normandie
• Haropa Ports de Paris
• Voies Navigables de France (VNF)
• L’Agence Régionale de Santé (pour la qualité sanitaire de l’eau)
• L’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR)
• Les partenaires scientifiques
Vers un retour de la baignade pérenne dans la Seine et dans la Marne
Une étude* de l'Atelier parisien d’urbanisme (APUR) recense 32 sites potentiels de baignade en Seine et en Marne proposés par 26 communes franciliennes. Certaines souhaitent disposer à court terme de sites de baignade pérennes ouverts en période estivale ; d’autres à moyen terme, pourraient proposer une progressivité dans l'aménagement de ces sites, avec des baignades plus événementielles, voire des activités nautiques dans un premier temps.
Chaque site est présenté sous la forme d’une fiche décrivant le lieu au regard de la navigation, de l'environnement et du patrimoine, de l’occupation des berges et du plan d’eau et de la qualité de l’eau. Ces caractéristiques conditionnent leur capacité de mise en œuvre et de baignade.
Ce grand projet de sites de baignade en héritage des Jeux olympiques et paralympiques 2024 participe de l’ouverture des villes sur leur fleuve et de l'amélioration du rapport qu’entretiennent les franciliens avec la Seine et la Marne.
*Etude réalisée avec la Préfecture de la région d’Île-de-France ; Ville de Paris ; Métropole du Grand Paris ; SYNDICAT MIXTE MARNE VIVE ; Département du Val-de-Marne ; Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis ; Département des Hauts-de-Seine ; Département de l'Essonne ; Voies navigables de France ; HAROPA PORT ; Agence Régionale de Santé (ARS) Île-de-France ; Agence de l'eau Seine-Normandie ; Eau de Paris ; SIAAP. Et les collectivités de Chelles, Neuilly-sur-Marne, Le Per-reux-sur-Marne, Nogent-sur-Marne, Joinville-le-Pont, Champigny-sur-Marne, Saint-Maur-des-Fossés, Maisons-Alfort, Saint-Maurice, Viry-Châtillon, Villeneuve-le-Roi, Villeneuve-Saint-Georges, Orly, Choisy-le-Roi, Vitry-sur-Seine, Ivry-sur-Seine, Paris, Boulogne-Billancourt, Sèvres, L’Île-Saint-Denis, Épinay-sur-Seine, Rueil-Malmaison ; Paris Est Marne&Bois Grand-Orly Seine Bièvre et le Parc Interdépartemental des Sports de Choisy Paris - Val de Marne.
La météo, alliée ou adversaire ?
Le soleil (UV) joue un rôle positif sur le temps de survie des germes microbiens. La lumière ultraviolette du soleil tue les microorganismes en endommageant leur ADN ou leur ARN. L’exposition au rayonnement électromagnétique (lumière) à certaines longueurs d’onde UV modifie donc le matériel génétique des micro-organismes et détruit leur capacité de reproduction.
Mais les fortes pluies comme les vagues de chaleur peuvent mettre en péril la qualité des eaux de baignade. La qualité des eaux de baignade se dégrade lors de fortes pluies du fait des eaux de ruissellement chargées en pollutions.
Ces pollutions sont diverses car elles résultent des différentes étapes auxquelles est soumise l’eau de ruissellement avant de rejoindre les cours d’eau, les plans d’eau et les eaux littorales :
1. Le lessivage des sols par ruissellement constitue la majeure partie de l'apport de la pollution. En effet, les eaux de ruissellement entraînent des poussières et des salissures présentes sur le sol, voire des macrodéchets. Ces apports engendrent une pollution très variée selon les sites touchés : industriels (pollution toxique : micropolluants ou produits pétroliers divers), urbains (pollutions organiques et métalliques dues à la vie urbaine, circulation automobile, déchets divers sur les sols, traitement des toitures ou des façades, déjections diverses), ou agricoles (nitrates ou pesticides).
2. La collecte des eaux de pluie dans les réseaux d'assainissement entraîne plusieurs conséquences sur les rejets. En premier lieu, l’apport important d’eau de pluie remet en suspension des sédiments reposant en fond de réseaux, fortement chargés en pollution organique. En outre, le mélange plus ou moins important d'eaux usées et d'eaux de ruissellement (cas des réseaux unitaires) engendre des déversements directs aux cours d’eau, en cas de pluie excessive, pouvant être très chargés en matières organiques et azotées et en pollution microbienne. Enfin, le dysfonctionnement éventuel des stations d'épuration du fait d'apports trop importants d'eau pendant les pluies a pour conséquence des déversements directs dans le milieu naturel par débordement.
3. La pollution des eaux par l'atmosphère peut dans certains cas avoir un effet sur la qualité pour la baignade, en particulier du fait des complexes industriels (phénomènes des pluies acides, apports de métaux ou de nutriments), mais aussi des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) issus de la combustion des hydrocarbures (chauffage, transport…).
Quant aux eaux de baignade en zone littorale, elles peuvent également être contaminées par des pollutions du type bactérien (en provenance de l'élevage, présence d'oiseaux...).
Les périodes de chaleur favorisent la prolifération d’algues microscopiques et de cyanobactéries. Certaines espèces de phytoplanctons produisent des toxines dont la toxicité est fonction de leur quantité. Une des principales causes de prolifération des cyanobactéries est liée à des facteurs anthropiques, c’est-à-dire aux activités humaines et en premier lieu à l’apport excessif de phosphore et d’azote au milieu, phénomène appelé eutrophisation. Ces nutriments proviennent en majorité des engrais agricoles, des eaux usées et de l’érosion des sols. Ils se déversent dans les milieux aquatiques par des sources souvent combinées : ruissellement des eaux de pluie, rejet d’eaux usées non traitées ou insuffisamment traitées, déversoirs d’orage…
Eaux de baignade en mer et en eau douce et risques sanitaires
Différentes sources de pollution peuvent être à l’origine de risques sanitaires pour les baigneurs. On citera les pollutions d’origine fécale susceptibles de conduire à des pathologies de la sphère ORL, de l'appareil digestif (gastro-entérite) ou des yeux, mais également, les risques :
de leptospirose (atteinte du foie et des reins) due aux leptospires, bactéries présentes dans les urines de rongeurs ;
de dermatite, affection cutanée occasionnée par un parasite (transitant par les limnées et les canards), qui se manifeste aussitôt après la baignade par des démangeaisons ;
de brûlure de méduses ;
Ou encore :
Les risques sanitaires liés à la présence en eaux douces de cyanobactéries, organismes microscopiques dont certaines espèces produisent et libèrent des toxines susceptibles de porter atteinte à la peau, aux muqueuses, au système nerveux et au foie. Si à ce jour aucune intoxication humaine n’a été documentée en France, on enregistre cependant des cas de mortalité de chiens liés à l’ingestion d’eau contaminée par des phytotoxines ;
Les risques sanitaires liés aux proliférations d’algues vertes, susceptibles par décomposition de produire de l’hydrogène sulfuré dont l’inhalation peut provoquer à fortes doses des intoxications aigües.
Les eaux de baignade du littoral normand observées à la loupe …
L’agence de l’eau Seine-Normandie mène des politiques ciblées à une échelle pertinente, notamment avec les collectivités en matière de réduction de la pollution microbiologique du littoral. Elle finance la réalisation d’études de profils de vulnérabilité. Ces profils décrivent l’environnement physique des eaux littorales et tentent de détecter les sources de pollutions bactériologiques à l’origine de leur dégradation.
Fin 2023, 100 % de ces profils pour les baignades sont finalisés, parmi lesquels 9 profils font l’objet d’une révision.
Développer des sites de baignade en milieu naturel : recommandations
Développer des sites de baignade en milieu naturel : recommandations Les vagues de chaleur croissantes encouragent à développer des sites de baignade en milieu naturel.
Outre le rafraîchissement des populations, cette possibilité peut permettre de reconquérir leur relation avec un espace vivant. Cela exige une qualité de l’eau suffisante (exemple de polluants toxiques comme les coliformes fécaux, mais aussi d’eutrophisation pouvant conduire à des cyanobactéries dans le cas des eaux stagnantes, en cas de fortes chaleurs), son suivi, la surveillance du site de baignade, et une sensibilisation au vivant.
Cela implique :
d’améliorer la gestion des eaux urbaines par temps de pluie, qui peuvent périodiquement réduire la qualité de l’eau des rivières en cas de surcharge des stations d’épuration, grâce à la réalisation de noues, de parkings perméables, d’espaces verts en creux, de jardins de pluies… pour favoriser l’infiltration des eaux de pluie dans les sols ou encore, la création de cuves pour leur récupération.
de mettre en conformité les raccordements d’eaux usées, y compris pour les bateaux à quai sédentaires.
de surveiller régulièrement la qualité et de fermer le site en cas de dégradation.
d’embaucher des maîtres-nageurs pour surveiller ces sites, pour sensibiliser les baigneurs aux milieux vivants (algues, poissons…). Le cas échéant, limiter l’accès pour éviter les problèmes de sécurité, de qualité et d’atteinte aux milieux liés à une trop forte affluence et développer un mode d’information en temps réel.
Il existe 254 zones de baignades dans le bassin Seine-Normandie dont 100 en eau douce (24 en rivière et 76 en étang ou lac) et 154 en mer.
Ce guide a pour objectif d’aider les collectivités à limiter l’imperméabilisation voire désimperméabiliser leur territoire grâce à une méthodologie concrète privilégiant les solutions fondées sur la nature, en application de la disposition 3.2.2 du SDAGE.
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L’agence de l’eau Seine-Normandie organise le jeudi 19 octobre 2023 , de 10h00 à 12h30, un forum dédié à l’intégration des enjeux de l’eau dans les documents d'urbanisme.