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ETUDE DES FORETS ANCIENNES EN MILIEUX ALLUVIAUX - SYNTHESE DES 3 PHASES

Autres phases

pas d'autre phase

Etude commandée par

Agence de l'eau Seine-Normandie

Réalisée par

Centre National de la Propriété Forestière

Contact Agence

B.COLIN - S.BEZAIN

Parmi les forêts alluviales anciennes de Champagne-Ardenne, celles qui n'ont pas subi d'interruption de leur état boisé au cours des nombreuses années (au moins depuis le XIXème siècle) sont qualifiées de "forêts anciennes". L'intérêt patrimonial des forêts anciennes alluviales a été démontré par plusieurs études récentes (Hermy et al. 1999 ; Berthelot et al. 2005 ; Chevalier et al. 2009). Elles sont reconnues pour être des hauts-lieux de biodiversité, abritant des cortèges faunistiques et floristiques bien particuliers, caractérisés par des espèces à faible capacité de colonisation et par conséquent fragiles et sensibles à l'interruption de l'état boisé. Pourtant nos connaissances sur ces forêts restent très partielles, notamment sur la localisation et les caractéristiques des peuplements qui les composent. C'est l'objet de cette étude qui se propose de tester sur certains secteurs une méthodologie cartographique et d'évaluation de leur état de conservation.

Initiée en 2009, l’étude s'est déroulée en trois phases jusqu'en 2015 selon les secteurs étudiés :
- Phase 1 autour des vallées de la Seine (Bassée entre Nogent et Romilly) et de la Marne (entre Epernay et Châlons) ;
- Phase 2 autour des vallées de l'Aube et affluents (Ravet, Meldançon, Superbe), et de la Marne (entre Saint-Dizier et Vitry-le-François) et du Perthois (Chée, Ornain, Saulx, Vière) ;
- Phase 3 pour finaliser les principales vallées étudiées précédemment (excepté la Marne à l'aval d'Epernay) et actualisées à partir de photographies aériennes plus récentes.

Les résultats confirment la patrimonialité des forêts alluviales anciennes, due aussi bien à leur rareté qu'à leur biodiversité. Actuellement, elles ne représentent que 3 % de la surface des vallées inventoriées et 20 % des forêts subnaturelles actuelles (hors peupleraies) et apparaissent sous la forme de reliquats de faible surface, répartis de façon hétérogène dans le cordon boisé longeant les cours d'eau. Une des raisons principales à cette diminution drastique de surface et au morcellement observé serait le faible taux de boisement de 1830, dont une partie a été convertie en agrosystèmes, tels que les prairies, des cultures ou des peupleraies. Il semble par ailleurs que les forêts anciennes aient été mieux conservées sur les stations les moins humides, les zones plus engorgées ayant probablement été utilisées à des fins agricoles ou populicoles. De nombreuses zones ont été reboisées depuis le XIXème siècle, permettant ainsi de reconnecter les forêts anciennes à une trame boisée. Les forêts alluviales anciennes identifiées selon le protocole sont ainsi des forêts humides potentielles, avec une échelle d'exploitation des cartes issues de cette étude fixée à 1/25 000ème.

Par ailleurs, les résultats mettent en avant la compatibilité de ces forêts avec une gestion durable à condition d'adapter la gestion de manière à les préserver. Les peuplements qui les composent possèdent un potentiel en termes de gestion sylvicole et de biodiversité. Ils seraient valorisés entre autre par un maintien de bois mort sur pied ou au sol, le maintien d'îlots de sénescence, une gestion forestière favorisant un traitement irrégulier (irrégularité de la structure, mélange des essences locales, renouvellement diffus et continu) et le maintien de très gros bois. Des recommandations de gestion doivent être portées à la connaissance des propriétaires et des acteurs locaux, avec une plaquette d'information éditée et des réunions de sensibilisation.

Ces forêts, de par leur stabilité temporelle, font partie intégrante de notre patrimoine historique et culturel, et constituent des réservoirs d'habitats et d'espèces à préserver. Il y est donc important de ne plus y effectuer de défrichement. Or les vallées sont des zones à forte activité économique et pression anthropique où ont lieu fréquemment des changements d'affectation du paysage (développement de carrières, de cultures de maïs, de peupleraies). Ces perturbations modifient et réduisent considérablement la surface de ces forêts. Le changement climatique pourrait avoir des conséquences encore méconnues sur ces habitats. Ainsi, cette étude met en évidence la nécessité de connaître la localisation des forêts alluviales anciennes afin d'établir leur zonage et de l'utiliser comme outil de communication auprès des propriétaires forestiers sur la valeur patrimoniale de ces forêts, mais également comme outil en matière de politique d'aménagement du territoire et de préservation de l'environnement (espaces boisés classés, acquisition foncière, trame verte et bleue...).